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NEWSLETTER N°1

LES REPRÉSENTATIONS SUR LE VIEILLISSEMENT. LE REGISTRE DE LA NEGATIVITE.

Bonjour à vous!

Bienvenue à notre premier contact. Je viens vous livrer une première réflexion, en attendant vos retours pour une analyse plus fine des prochains écrits. Autorisez-vous à donner vos idées et à compléter les pistes pratico-pratiques (bien sûr, non exhaustives dans cet écrit).

Tout d’abord, brièvement quelques informations sur ce qu’est une représentation. C’est une activité mentale individuelle et collective afin d’appréhender et de penser la réalité quotidienne, de donner du sens aux choses qui nous entourent ; des pensées qui se construisent et qui orientent notre communication sur ces choses. Il y a une diversité de représentations, il y a autant de représentations qu’il y a de groupes différents dans la société. Je vous en donne quelques-unes ; une femme ne peut pas être bûcheron, les personnes qui font un travail manuel ne sont pas intelligents, les handicapés mentaux ne peuvent pas être autonomes dans la vie… Essayer vous-même d’en trouver une ?

On aurait tort de méconnaître que le vieillissement n’a pas lui aussi ses propres représentations. Qu’en est-il?

On s’aperçoit que d’emblée, les représentations sur le vieillissement, sont sur le registre négatif.

Au niveau de la société, le vieillissement est présenté comme quelque chose qui va être forcément une somme de problèmes, surtout financier.

Quand on pense la personne âgée, il y a un mélange entre fascination (centenaire qui fait du vélo) et de dégoût pour les personnes de très grand âge (ne parlent plus, sont dans un fauteuil). Une la plus courante est celle que si on est vieux, on a forcément perdu ses facultés intellectuelles, la mémoire et la conscience de soi même.

En ce qui concerne les personnes âgées, elles ont eux aussi une représentation négative d’elle-même ; la vieillesse c’est terrible, je ferai mieux de mourir, je sers à quoi ? J’embête tout le monde, je ne peux plus rien faire….

Pour les familles c’est aussi la même chose ; ce que ma mère est devenue c’est horrible, Je pense qu’il faudrait qu’elle meure, je pense qu’elle est malheureuse en maison de retraite….

Il n’y a pas non plus de dispense pour ceux qui s’en occupent, qu’ils soient aidants, soignants, bénévoles ; nous sommes tristes pour eux, on dirait des enfants qui ont vieillit, les déments sont agressifs, les familles sont trop exigeantes….

LES REPRESENTATIONS SUR LE VIEILLISSEMENT : POSSIBILITE DE CHANGEMENT ?

Bien sûr il existe dans la vieillesse des réalités, des situations particulières et livrer, dénoncer et adresser des coups de gueules est important ; mais sans s’inscrire parallèlement dans une solution de faire quelque chose, est-ce que ça a une vraie utilité ? L’accompagnement des personnes âgées est sans nul doute l’un des grands défis à relever au 21ème siècle, mais de quel ordre ?

Peut-on traiter cette toile de fond morose et sinistre de façon honnête, objective et authentique ? Comment désadapter ces pensées négatives, est-ce possible ? comment concrètement ? ….

Ce qu’il faut comprendre d’emblée ; ce n’est pas savoir si nos représentations sont vraies ou fausses, s’il faut qu’on impose les nôtres et qu’on contredise celles des autres, s’il faut qu’on se limite à penser que celles qui nous paraissent les meilleurs. Une piste serait peut-être de comprendre autrement les représentations pour mieux comprendre comment nous percevons la vieillesse et surtout pour éviter le piège des représentations comme seul guide de nos attitudes et de nos comportements. Pas pour remplacer les dites « mauvaises » en « bonnes » mais permettre au participant de se construire ses propres représentations, d’en connaître les pièges ou les avantages.

Un autre tableau qu’il faut comprendre, c’est que les représentations négatives qu’on peut avoir nous conduisent dans des ressentis d’émotions difficiles, par exemple la honte, la culpabilité. Et que de ce fait elle fabrique chez chacun de nous une souffrance morale personnelle, nous laisse chacun enfermé dans notre pensée unique des choses, ce qui ne nous permet pas de voir les choses autrement, voire même nous fait ne pas vouloir entendre autre chose.

Ce tableau émotionnel est tellement présent en permanence et douloureux, qu’il vient désadapter la compréhension de chacun de la situation ; chaque ressenti devient menaçant pour chacun et chacun s’en défend et chacun se trouve dans une situation de crise où prendre en considération l’autre dans ses besoins est impossible, tout ceci dérégule complètement la communication qu’il y a d’habitude (surtout dans les familles) et le fonctionnement habituel du système. Il faut savoir aussi que ce contexte, nous renvoie à notre propre vieillissement.

Aujourd’hui si nous devons trouver des solutions c’est ensemble et il faudrait agir sur deux grands axes :

-Travailler sur les représentations auprès de tous les publics Pour travailler ses représentations il faut les confronter avec celle des autres.

-Agir sur quelque chose de plus profond, le culturel de la vieillesse.

Partons peut-être déjà du postulat que la vieillesse est une étape normale et pas une maladie ?

Et vous quelles sont vos idées et que seriez-vous prêts à faire ?