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Vieillissement
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Effectivement
Je rencontre de plus en plus de personnes qui ont des difficultés avec la personne vieillissante.
C est pourquoi ,je m interroge sur la prise en charge thérapeutique .
Bonjour à vous. J’ai bien pris note de votre témoignage. Quelques pistes de réponses personnalisées vous seront adressées sur votre messagerie sous un délai de trois semaines.
Bien a vous.
Marie-Noëlle.
Bonjour Madame, quelques réponses à votre questionnement.
Il est difficile de répondre de manière précise à cette question aussi vaste. Avant de s’interroger sur la prise en charge thérapeutique adaptée, il faut déjà pouvoir comprendre pourquoi beaucoup de personnes ont comme vous le dites du mal avec les personnes vieillissantes (cf texte crise de la vieillesse).
Que se passe t-il réellement? Dès que les premiers signes d’une dépendance telle quelle soit arrive, qu’elle soit minime, importante où tout simplement vécu de manière amplifiée par la personne âgée; cette dernière ne peut l’envisager, le vit mal émotionnellement. Ce contexte éveille un sentiment d’inutilité et de charge pour son entourage, une peur de perte de liberté et de choix sur sa vie, une peur inconsciente de perdre l’amour de son entourage et d’être abandonné. S’installe une prise de conscience de devoir quitter sa maison ou autre lieu de vie; une conception inenvisageable, devoir quitter toute une vie et tous les objets et représentations des lieux. La situation devient quelque chose d’impensable et parallèlement auquel la personne pense jour et nuit, auquel elle ne peut entendre d’autres solutions, d’autres changements. Cette état de crise émotionnelle entraîne une souffrance morale intense, voire même un état dépressif ou de colère exacerbée. Devant cet état émotionnel démesuré, la personne âgée ne peut plus se défendre avec ses moyens habituels, ne peut s’exprimer sur ses vrais besoins et utilise de ce fait des moyens détournés pour verbaliser; dit en boucle qu’elle ferait mieux de mourir, peut utiliser le chantage affectif, ne demande que des solutions socialement admissible (parle de solitude, de ne pas vouloir rester seule, alors que derrière cette demande, voudrait pouvoir parler de cette peur). Le registre de communication s’installe sur un registre de plaintes diverses et ceci entraîne une incompréhension de l’entourage (familial, amical ou professionnel) et voire même un épuisement. La personne âgée se retrouve identifiée comme insatisfaite ou insupportable. La famille vit mal les premiers signes de dépendance de leur parent, éveil d’un sentiment d’impuissance, de mort annoncée, de souffrance face à la transformation du corps du parent et du bouleversement des rôles familiaux. S’exprime les relations habituelles de la famille mais de façon exacerbée, la surprotection ou le conflit. Le sentiment le plus ressenti de la part de tous les acteurs est celui de la culpabilité.
Si on veut parler d’accompagnement thérapeutique, il faut déjà le réaliser à ce niveau, il faut prendre en charge cette souffrance destructrice, avant de proposer des solutions techniques; sinon ces dernières telles qu’elles soient seront vouées à l’échec. Il faut identifier le vrai registre qui se cache derrière celui des plaintes pour redonner confiance à la personne, ne pas s’attarder linéairement sur le premier sens des mots émis mais sur leur signification cachée. C’est peut-être là la plus grande difficulté, car dans la communication, on ne sait répondre qu’à ce qui est énoncé, on ne sait pas transposer le sens. La prise en charge thérapeutique, c’est cette tâche là qu’il faut mettre à effet. La prise en charge thérapeutique doit prendre aussi en compte la souffrance de tout le système, de tous les acteurs, sinon il y a augmentation de l’incompréhension et des moyens de défense qu’on ne peut comprendre. Il faut se servir de ces désadaptations comme outil de relation d’aide thérapeutique pour que chacun puisse retrouver sa place.
Voilà une première ébauche de la prise en charge thérapeutique. Lisez les prochaines news-letters, ce sera un thème que j’aborderai prochainement avec des pistes et outils pratiques.
Bien à vous. Marie-Noëlle.